- Les élèves du lycée agricole de Montmorillon en action !
Le rendez-vous est maintenant pris chaque année dans une ferme du site à Lussac-les-Châteaux pour les 1ères Gestion des milieux naturels et de la faune du lycée agricole de Montmorillon ! L’occasion pour ces futurs gestionnaires de se plonger dans la gestion d’une entreprise agricole en élevage, mais aussi de prendre le temps de connaître les liens entre élevage et biodiversité sur ce territoire.
L’éleveur en question possède plusieurs pelouses calcaires au sein du périmètre du site Natura 2000, qu’il utilise en pâturage pour ses moutons ou ses vaches. Les élèves découvrent la flore très singulière et fragile de ces pelouses, mais donnent aussi un coup de pouce pour les garder en bon état.
En effet, ils n’hésitent pas à user de leurs débroussailleuses pour enlever les prunelliers qui colonisent les parcelles par endroit. Ils poursuivent chaque année le chantier qu’avaient entamé les autres classes avant eux d’éradication de l’ailante glanduleux, cet arbre d’ornement qui se développe à une vitesse folle sur les pelouses calcaires : à l’aide de planes - ces couteaux à deux manches pour travailler le bois – ils ont continué à écorcer les gros individus sur 90% de leur circonférence et sur 30cm de haut. Cette technique appelée « annelage » consiste à retirer le tissu conducteur situé à la périphérie du tronc pour priver le système racinaire de la sève élaborée contenant les ressources carbonées produites par les feuilles. L'arbre dépérit alors en quelques années. Les ailantes sur lesquels les élèves étaient intervenus les années précédentes et qui ont dépéris ont été abattu. Un travail de patience mais qui porte ses fruits sur cet arbre difficile à contrôler une fois sorti des jardins ! Un grand merci aux élèves pour leur travail de longue haleine et à l’éleveur pour son accueil et sa pédagogie dans la présentation de sa ferme !
- Le retour des brebis sur les pelouses de Sillars
Le site Natura 2000 « Forêt et pelouses de Lussac » concrétise la reconnaissance européenne des pelouses calcaires, peu présentes dans la Vienne, qui couvrent près de 40 hectares sur le Lussacois.
Les espèces botaniques protégées, ou très rares en France, y sont nombreuses. On y trouve par exemple la sabline des chaumes, une petite plante rarissime d’une dizaine de centimètres de haut, aux fleurs blanches, dont les coteaux du Lussacois abritent une importante population.
Du fait de leur faible productivité, les pelouses ont souvent été abandonnées par les éleveurs du territoire. Mais pas toutes ! Un contrat Natura 2000 a été signé avec un propriétaire du Lussacois pour entretenir et restaurer un ensemble de 13 hectares de prairies et de pelouses. Le débroussaillage des prunelliers, qui se sont développés avec le temps, et le pâturage d’un troupeau, rendu possible par la pose de clôtures, aideront à rétablir une végétation rase typique des pelouses calcaires.
C’est ainsi que depuis le printemps 2021, ces parcelles ont retrouvé la compagnie des brebis. Grâce à ces véritables débroussailleuses sur pattes, la surface occupée par les prunelliers régresse petit à petit au profit de la végétation herbacée. Un grand merci à l'éleveur qui a accepté de participer à l'aventure et sans qui cette restauration de milieux n’aurait pu être possible !
- Des interventions sur les landes du site
Un contrat Natura 2000 a été mis en place sur Lussac-les-Châteaux dans le but de restaurer 2 ha de vieilles landes. Ces landes n’avaient reçu aucune intervention depuis plus de 50 ans. Aussi elles sont amenées à perdre de leur attrait pour la faune et la flore en vieillissant, du fait du développement de la végétation arbustive. Par cette intervention, une flore plus diversifiée a pu de nouveau se développer, variant ainsi les classes d’âges. Un broyeur forestier est donc intervenu en hiver, et plusieurs années plus tard, les repousses de landes sont au rendez-vous !
- L’importance d’avoir des clairières forestières !
Un contrat N2000 a concerné la création de quatre clairières forestières au sein de la Forêt de Lussac. Le but ? Augmenter la surface de landes au sein du milieu forestier pour parvenir à une certaine hétérogénéité d’habitats au sein du massif. Cette différence de strates sera également favorable à plusieurs espèces comme les chauves-souris pour leur activité de chasse, et l’Engoulevent pour son cycle de vie.
De ce fait, l’effet lisière* des clairières forestières offre une grande variété d’habitats qui accueillent de nombreuses espèces végétales et animales. Les espèces animales y trouvent un abri et de la nourriture telles que les fleurs et feuillages pour les insectes, et les baies et les insectes pour les oiseaux et chauves-souris. Les lisières forestières constituent également des éléments de liaison qui mettent en relation les différents milieux naturels du territoire. Elles jouent ainsi un rôle primordial dans la conservation de la biodiversité, en atténuant les effets de la fragmentation des habitats.
*La lisière : zone de transition entre un stade herbacé ou arbustif à un stade forestier.