La gestion des pelouses du Lussacois

Une gestion diversifiée

 

Victimes de la dérpise agricole, les pelouses calcicoles voient leur surface diminuer peu à peu à la faveur des broussailles ou des plantes envahissantes.

Face à ce constat, différentes actions de gestion permettent d'entretenir une quinzaine d'hectares.

Entretenir par le pâturage...

 

Une partie des coteaux de Laloeuf à Sillars (3ha) appartiennent au Conservatoire d'Espaces Naturels (CREN) qui en a confié la gestion à un agriculteur local dans le cadre d'un contrat Natura 2000. Celui-ci y fait pâturer un petit troupeau de moutons qu'il retire à la période de floraison (entre le 1er avril et le 20 juin). Il assure également l'entretien d'une autre parcelle de pelouses (3ha) située à proximité sur le coteau. Cette action est financée dans le cadre d'une mesure agro-environnementale (MAEt). Un second exploitant agricole s'est engagé, dans le cadre d'une MAEt, à entretenir mécaniquement 4,8 ha de pelouses.

Les pelouses sèches de Laloeuf à Sillars
(Photo C. Gracieux, LPO)

... ou l'entretien mécanique

 

En 2004, le Centre de Plein Air de Lathus a signé un contrat Natura 2000 pour l'entretien mécanique de pelouses (2,80 ha) situées à la Terre aux Moines, sur le plateau au-dessus de la grotte de Font Serin.

Plus récemment cet hiver, un coteau de pelouses (0,7 ha) à la Borelière à Lussac a été débroussaillé par l'ADECL. Les travaux ont été financés dans la cadre d'un Contrat Natura 2000.

Clôturer pour préserver

 

Un autre contrat Natura 2000 a permis la mise en exclos de deux stations de pelouses (1 ha) avec l'installation d'une clôture. Situées au sein d'un parc de chasse, les pelouses étaient régulièrement retournées par les sangliers.


 

Un chantier d'ampleur sur la Butte de l'Arrault

 

Une nouvelle problématique nous anime aujourd'hui: la lutte contre une espèce invasive, l'ailante.
Introduit en France au 18e siècle pour le commerce de la soie, l'ailante a finalement été valorisé pour l'ornementation des parcs et jardins. Avec un fort pouvoir drageonnant et une croissance rapide, l'espèce s'est largement répandue en dehors et colonise aujourd'hui les milieux naturels.
Le site concerné est un coteau calcaire de pelouses sèches situé à Lussac-les-châteaux en partie propriété du CREN. Les travaux d'éradication, programmés sur 5 années, vont consister à couper les ailantes et pratiquer un traitement chimique des souches et des rejets. Du fait de la sensibilité du milieu, ces travaux se feront dans le respect d'un protocole strict d'application du produit.

Ailante glanduleux (jeune individu et semencier)
(Photo C. Gracieux, LPO)

Février 2011: démarrage des travaux

 

  • coupe du boisement d'ailante (voir photos ci-dessous)
  • coupe des fronts de colonisation
  • dévitalisation des souches par injection de glyphosate

 Le boisement pur d'ailante avant et après la coupe
(Photo C. Gracieux, LPO)

Un suivi botanique et une analyse de sol permettront d'évaluer l'impact des travaux et l'utilisation de produits chimiques sur la flore.

La prochaine étape des travaux aura lieu à la fin de l'été, quand la végétation des pelouses aura séché. Il s'agira de traiter chimiquement les repousses d'ailante par application foliaire.


Été 2011: premiers résultats

Dans le boisement pur, le traitement chimique des souches a montré son efficacité avec très peu de rejets contrairement à la zone témoin où les souches n'ont pas été traitées.

Rejets peu nombreux sur souches dévitalisées
(Photo C. Gracieux, LPO)

Rejets nombreux sur souches non dévitalisées
(Photo C. Gracieux, LPO)

Au niveau du front de colonisation, les pieds d'ailante avaient été simplement coupés à la base. La repousse est très importante comme on pouvait s'y attendre connaissant la dynamique de l'espèce. Un traitement foliaire a été réalisé en fin d'été.

Repousse de l'ailante au printemps sur le front de colonisation
(Photo C. Gracieux, LPO)